A l’heure du digital, de l’ubérisation et d’une nouvelle métamorphose du quartier, ce monument doit engager la transition de management de son écosystème. Fondé sur la mémoire des pionniers et guidé par les aspirations de ses successeurs, ce projet repose sur la capacité de formaliser des outils qui permettent de réactiver et d’animer la communauté habitante de ces lieux.
A la mort de son époux, alors que les enfants avaient quitté le foyer, elle a quitté son T7 pour louer un Type 4 dans la cage d’à côté. C’est à son initiative, qu’en 1966 naissait l’association des résidents de Moncet-Nord dont le but était de « promouvoir les qualités humaines de l’habitat du quartier, dans le respect des différentes opinions politiques ou appartenances religieuses » (statuts de l’association des résidents de Moncey-Nord). Cette association existe toujours, sous le nom ARMONORD et fête en 2017 ses 51 ans !
A la naissance de leur premier enfant ils ont décidé d’acheter plus grand dans le même immeuble. Elle aime cette architecture de béton, la qualité de la lumière dans le logement et ne supporte pas les remarques désobligeantes sur cette architecture par des gens de l’extérieur. Elle a consacré beaucoup de son temps libre au syndic de la copropriété et continue encore aujourd’hui de s’investir dans la conduite de cet énorme paquebot.
Fan de l’architecture des années 60 et du mobilier de cette époque, avec sa compagne, ils ont été séduit par l’espace, la lumière changeante dans le logement et les deux énormes loggias qui prolongent leurs espaces de vie.
Les barres Moncet, œuvre de l’architecte Zumbrunnen, ce sont évidemment des tranches de vies qui s’additionnent et se superposent, mais cette architecture brutaliste, qui joue avec l’ombre et la lumière inspire également à la création artistique. Ainsi en 2011, la compagnie ACTE investissait la façade pour donner lieu à une chorégraphie aérienne ; en 2010, la jardinière partageuse réalisait son premier film sur cette incroyable architecture…
C’est de ce constat mais également du temps qui passe et de la mémoire qui disparait, que se sont engagés les premières démarches : recueillir la mémoire de ces barres. En collaboration avec Coralie Scribe, nous avons engagés des entretiens filmés avec les pionniers de ce grand ensemble. Ce projet ne répond à aucune commande. Il est né d’une volonté de faire et d’accompagner la transition générationnelle de cette machine à habiter.
MAÎTRE D’OUVRAGE
PROJET PARTICIPATIF
PLANNING D’ÉTUDE
NOVEMBRE 2016 – JUIN 2018
LOCALISATION
LYON PART DIEU
Mission co-réalisée avec Coralie Scribe
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier particulièrement Coralie Scribe avec qui je mène cette exploration passionnante. Elle est la réalisatrice des films qui sont insérés sur ce site. Habitante depuis dix ans de ces barres, elle n’a de cesse de les filmer, les photographier…
Je tiens également à remercier Yvette, Marie Jo et Damien qui nous ont reçu gentiment chez eux et nous ont livré leur histoire et leur intimité. Egalement Geneviève, la présidente du syndicat des copropriétaires qui m’a permis de comprendre le fonctionnement de cette copro XXL, et les autres habitants qui sont emballés par le projet mais que nous n’avons pas encore eu le temps d’interviewer. Je remercie également Catherine qui nous a écouté, Nomade Land (Nicolas) qui est venu nous rencontrer et toutes les personnalités que nous serons amenées à rencontrer au cours des prochains mois…